Préparer la saison sportive, alterner entraînements, stages, compétitions et laisser aussi aux jeunes des plages de récupération leur permettant à la fois le repos et la poursuite de leurs objectifs scolaires, tel est le travail d’équilibriste des coachs. En ce moment, ils sont concentrés sur la reprise des entraînements et la progression sportive jusqu’au printemps, saison des premières régates importantes de l’année. S’entraîner, se confronter, travailler la cohésion…c’est le programme des premiers mois de l’année…avec des objectifs sportifs et une planification suspendus aux décisions liées à la gestion de la crise sanitaire. On peut dire que c’est un peu du jour le jour !
Près de 100 jours par an sur l’eau
16 janvier 2021 : c'est reparti pour l'équipe de Morgane. Elle part pour partager une série d’entraînements en mer, au CNBPP, avec son équipe d’OpenSkiffs. De leur côté, les Optimists Equipe de Club démarrent avec des séances sur l'Erdre, mais Aristide a hâte de les emmener à Quiberon pour partager trois jours de sessions d'exercices sur l'eau et coachs regattas avec les bretons, les parisiens et normands. L’affaire est plus complexe pour Jérémie, qui coach les 420 ; deux équipages qui sont sur les listes peuvent continuer la pratique en double sans restriction et quatre équipages pratiquent des activités alternatives, n’étant pas autorisés à poursuivre la pratique en double.
« Idéalement il faudrait que je me dédouble. Pas simple de jongler avec une double programmation.»
Période plus facile pour les pratiques en solitaire donc ! Avec son équipe Morgane cherche à engranger un maximum d’expérience de navigation en mer, à La Baule puis à Quiberon avec un stage la première semaine des vacances de février…
« On engrange, on engrange. Encore de l’expérience en mer, de la confrontation sur l’eau, des essais sur de nouvelles manière de naviguer… »
Briac et les Laseristes engrangeront eux aussi de la "nav" en mer sur ce début d’année avec des entraînements à Pornic.
Plannings chahutés
Pour Aristide et son équipe Optimist, difficile de maintenir les objectifs prévus initialement quand toutes les régates programmées en ce début d’année sont annulées.
« Cela dit, nous avons la chance de pouvoir continuer notre sport, alors on va multiplier les entrainements en essayant d’avoir de la confrontation et des adversaires français en attendant que l’horizon s’éclaircisse et que nous puissions de nouveau participer aux régates internationales ! »
Les yeux sont rivés sur les décisions gouvernementales, les signes d’éclaircie, les calendriers des régates internationales.
« Je scrute la planification de régates à l’étranger pour créer des opportunités de confrontation dès que possible.»
Même préoccupation pour Jérémie qui attend avec impatience la possible reprise de la pratique en double pour l’ensemble de ses jeunes.
Pour les jeunes Optimists en Ecole de Sport (EDS), Clémentine anime une reprise en douceur et accueille deux petits nouveaux, issus de l'Ecole de Voile, déjà venus faire des tests avec le groupe à l’automne, et pousse vers le haut les deux filles, aux profils les plus confirmés du groupe et qui partiront avec l’équipe compet sur la coach regatta à Quiberon en février.
« J’ai des petits jeunes qui commencent la régate ! On travaille surtout sur la motricité, sur les aptitudes physiques, le mouvement, le bon geste, l’utilisation du corps, les sensations. Mon envie : transmettre des clés assez « universelles » et ré injectables dans d’autres supports voire d’autres disciplines sportives. »
Le groupe EDS partira ensuite fin février pour un stage de ligue à Quiberon.
Pas de perf sans cohésion
COHESION, c’est le maitre mot du moment dans le bureau des coachs. Rester soudés, transmettre aux jeunes le sens de la cohésion, ce sont des éléments clés de la réussite d’un groupe. Sans cohésion, pas de groupe et sans groupe pas de performance. Les entraîneurs intègrent la cohésion dans le parcours de progression proposé aux jeunes pour les faire grandir, les accompagner dans une réussite individuelle mais aussi collective.
Pour Jérémie, c’est l’objectif prioritaire du moment : reconstituer le groupe par la mise en place d’activités propices.
« On a fait 40 kilomètres à vélo le week-end dernier pour apprendre à rouler en peloton, la base du travail d'équipe à vélo, et à gérer une échappée, pour travailler l'esprit de compétition…On continue à aller sur l’eau, en double pour les équipages autorisés et en laser ou cata pour les autres jeunes du groupe. Objectif : garder « la caisse » physique et un état d’esprit groupe pour être prêts à se challenger de nouveau en 420 quand la pratique sera autorisée pour tous. »
Le club attache beaucoup d’importance à la cohésion, à l’esprit de convivialité entre toutes les séries et pratiques, entre les coureurs, les coachs, les bénévoles. Chacune et chacun a ses recettes pour sauvegarder cet état d’esprit.
« La cohésion passe aussi par des petites choses, toutes simples, des mises en place de séances où par exemple on va faire de la course par équipe, des exercices physiques en binôme… » raconte Aristide, «Ce sont des éléments que j’intègre dans ma préparation, car nous devons restés soudés ! »
A chacun son expérience
Adaptabilité, anticipation pour les uns, empathie, expérience du haut niveau, exigence pour les autres, les qualités et savoir-faire de l’équipe d’encadrement sportif du SNO Nantes sont nombreux.
Morgane place l’anticipation au premier plan des qualités requises, bien qu’en ce moment…
«... on se demande si ce ne serait pas plutôt l'adaptabilité car nos plannings sont sérieusement chahutés par la crise sanitaire. »
Et bien sûr la rigueur, notamment dans la planification...
«...parce-que les performances viennent d’une bonne planification et organisation.» partage Aristide.
Le sens de l’exigence, de l’engagement, l’envie de transmettre l’autonomie dans la pratique sportive dans la construction d’un parcours du jeune, d’une progression, sont des éléments partagés par toutes et tous.
« J’ai commencé au SNO comme eux, raconte Clémentine, et je me concentre souvent sur la transmission de choses que j’aurai aimées qu’on m’apporte à leur âge et que j’ai comprises beaucoup plus tard !»
Chacune et chacun consolide ses expériences et savoir-faire et adopte des stratégies de coaching multiples.
« C’est assez personnel, ce que je vis avec l'équipe Opti ! nous raconte Aristide, j’ai encore peu d’expérience dans le coaching, et je sens une très grande proximité avec les jeunes de mon équipe. Je suis sportif de haut niveau et mène en parallèle ma carrière de sportif et le développement de mon projet professionnel ; je vis dans la régate et la confrontation comme les jeunes que j’entraine . C’est un atout, je crois, pour les accompagner dans leur progression.»
Vœux pour 2021
Toute l’équipe a évidemment hâte de retrouver une normalité dans l’exercice de son métier, de pouvoir dérouler une saison sportive et voir les jeunes naviguer, régater,… apprendre, s’amuser gagner, comme le dit si bien notre slogan de club ! C’est une Situation inédite où beaucoup de choses ont été suspendues. Chacune et chacun s’interroge sur ce que cela va donner au moment du retour des confrontations sur l’eau.
« En 420, les pôles ont continué à naviguer, alors que nous avons dû en club suspendre la pratique à l’exception des équipages sur les listes, précise Jérémie, je me demande s’il y aura un écart important de niveau entre les équipages autorisés à naviguer et ceux qui ne le sont pas ! Je formule le vœu que toute l’énergie que je cherche à conserver au sein de mon groupe, malgré l’impossibilité de pouvoir naviguer tous ensemble jusqu’à nouvel ordre, sera une vraie force au moment du redémarrage. »
Impossible d’interroger l’équipe sans qu’à un moment, cela parle résultats, médailles et podiums…quel entraîneur ne formule pas dans sa tête quelques vœux de réussites sportives pour son équipe en début d’année ? Mais c’est un secret bien gardé, tout au plus partagé avec sportives et sportifs concernés !
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